Le marché automobile d’occasion traverse une crise sans précédent pour certains modèles. Les véhicules équipés du moteur 1.2 PureTech de Stellantis subissent une dépréciation massive, laissant leurs propriétaires dans une situation délicate. Cette tendance s’amplifie depuis plusieurs années, créant un véritable casse-tête pour les vendeurs particuliers et les professionnels du secteur.
La chute vertigineuse des valeurs de revente des PureTech
Les propriétaires de véhicules dotés du moteur 1.2 PureTech font face à une dévaluation exceptionnelle sur le marché de l’occasion. Cette motorisation, présente sur de nombreux modèles produits entre 2014 et 2020, touche un large éventail de voitures populaires du groupe Stellantis.
Les données récentes d’avril 2025 révèlent des écarts de dépréciation alarmants par rapport aux modèles concurrents. Une Peugeot 208 de 2015 avec moteur PureTech 82 affiche une décote de 61%, tandis qu’une Volkswagen Polo du même âge ne perd que 48% de sa valeur. Cette tendance se confirme sur l’ensemble des marques du groupe.
Voici quelques exemples marquants de dévalorisation :
- Citroën C3 (2015) avec PureTech 82 : 65% de perte
- DS3 avec motorisation PureTech : plus de 55% de dépréciation
- Opel Corsa (2020) avec PureTech : 31% de décote malgré son jeune âge
Dans les cas les plus sévères, la perte peut représenter jusqu’aux deux tiers du prix d’achat initial, compromettant sérieusement les projets de renouvellement de véhicule pour de nombreux automobilistes.
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Un défaut technique majeur à l’origine du refus des professionnels
La raison principale de cette dévalorisation réside dans une défaillance technique bien identifiée. Le moteur trois cylindres turbo 1.2 PureTech, proposé notamment en versions 110 et 130 chevaux, présente un problème critique au niveau de sa courroie de distribution.
Cette pièce essentielle s’use prématurément au contact de l’huile moteur, entraînant potentiellement une casse moteur complète. Les conséquences financières sont considérables, avec des réparations pouvant dépasser 4000 euros – un montant souvent disproportionné par rapport à la valeur résiduelle du véhicule.
Modèle | Année | Décote moyenne | Coût potentiel de réparation |
---|---|---|---|
Peugeot 208 | 2015 | 61% | 3800€ |
Citroën C3 | 2015 | 65% | 3700€ |
Opel Corsa | 2020 | 31% | 4200€ |
Face à ces risques, les professionnels du secteur automobile ont adopté une position ferme. Yoni Dayan, dirigeant du réseau Simplicicar, résume parfaitement la situation : « Nous ne reprenons aucun PureTech, sauf s’il est encore garanti. Le risque est trop élevé et l’assurance serait trop chère. »
Michaël Ledoux, à la tête de Transakauto, confirme cette tendance générale : de nombreux revendeurs indépendants refusent catégoriquement ces modèles ou les reprennent à des prix exceptionnellement bas pour anticiper un éventuel remplacement du moteur.
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Stratégies d’adaptation et opportunités potentielles
Pour tenter de redresser la situation, Stellantis déploie plusieurs initiatives. Le groupe a mis en place des campagnes de rappel, modifié ses recommandations d’entretien et proposé des extensions de garantie spécifiques pour ces modèles.
Sa filiale dédiée à l’occasion, Spoticar, offre désormais une extension de garantie jusqu’à 175 000 km pour les PureTech d’occasion. Les modèles plus récents bénéficient quant à eux d’une couverture étendue à 8 ans ou 160 000 km, témoignant de la volonté du constructeur de restaurer la confiance.
Pour les propriétaires actuels, certaines marques comme Peugeot proposent des primes de reprise attractives – jusqu’à 700 euros pour l’acquisition d’un modèle neuf. Une démarche qui vise à fidéliser une clientèle potentiellement déçue.
Paradoxalement, cette situation peut représenter une opportunité pour les acheteurs avisés. Ces véhicules décotés peuvent constituer une bonne affaire, à condition de vérifier méticuleusement l’historique d’entretien et de privilégier les exemplaires encore sous garantie. Un suivi rigoureux avec des vidanges fréquentes pourrait limiter considérablement les risques de pannes coûteuses.